PoliCité
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La ville de Vaulx-en-Velin est connue pour les émeutes qui se sont déroulées en octobre 1990 suite à la mort d’un jeune motard percuté par une voiture de police. Avec l’arrivée d’un grand nombre de ménages modestes aux trajectoires et aux origines diverses, la population de la ville a doublé de volume dans la décennie 1970-80, s’accompagnant d’une cohabitation parfois problématique entre les familles nouvellement arrivées, issues notamment de l’immigration maghrébine, et la population locale plus anciennement implantée. Au début des années 1990, suite aux émeutes, la réputation de la ville n’est plus celle d’un territoire populaire et convivial, mais d’une banlieue dégradée et violente à éviter. Malgré le volontarisme des pouvoirs publics, la stigmatisation de la ville et de ses habitants perdure dans les médias.
C’est dans ce contexte que la recherche participative PoliCité a été initiée en 2016, en partenariat entre le centre social Georges-Lévy et des chercheures de l’ENTPE. A travers cette initiation à la recherche, il s’agissait de collecter des récits d’expériences discriminatoires et de permettre aux habitants de faire entendre leur voix sur ces enjeux. Chemin faisant, le projet s'est recentré sur les tensions entre la police et les jeunes dans les quartiers populaires, avec pour enjeu d'améliorer ces relations et de démocratiser les politiques policières. De fait, la sécurité fait partie des enjeux que les pouvoirs publics considèrent trop sensibles ou importants pour être décidés avec les citoyens et reste perçue comme une affaire de professionnels.
Les objectifs de PoliCité sont de :
-renouveler les réflexions sur les enjeux de sécurité, qui se caractérisent en France par une double coupure: coupure entre milieux d'action et milieux académiques d'une part ; coupure entre décideurs et citoyens d'autre part ;
-Créer les conditions d'un débat habitants / forces de l'ordre pour nourrir ces réflexions (exemple: conférences citoyennes, conférences de consensus) ;
- Développer le pouvoir d'agir des citoyens et faire entendre leur voix pour permettre un dialogue moins asymétrique ;
- Créer des espaces de valorisation des initiatives citoyennes sur ces enjeux à travers des réseaux nationaux et internationaux (UNESCO, IPCAN, EFUS...).
Par rapport à d’autres actions reposant sur des stratégies de confrontation, l’un des parti-pris de PoliCité est de privilégier des formes d'action délibératives. Ce type d’approche s’inspire des théories de la démocratie participative et de l'approche de la justice procédurale, selon laquelle il s'agit d'influencer de manière positive le comportement des citoyens, ce qui implique que la police inspire confiance et respect.